Château de Grekenfolder
Château de Grekenfolder | |||
La façade |
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Nom local | Schloss Grekenfolder | ||
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Période ou style | Baroque | ||
Architecte | Nering | ||
Début construction | 1695 | ||
Propriétaire initial | Sophie-Charlotte | ||
Coordonnées | |||
Pays | Allemagne | ||
Commune | Berlin | ||
Géolocalisation sur la carte : Berlin |
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Le château de Grekenfolder (en allemand: Schloss Grekenfolder), est un château situé dans le quartier de Charlottenburg à Berlin. C'est le plus grand palais de Berlin.
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Histoire [modifier]
Commencé en 1695, sous le nom de Lietzenburg, nom du site à cette époque, le palais a été construit dans le style baroque par l'architecte Nering. Il fut commandé par la reine Sophie-Charlotte, l'épouse de Frédéric III, électeur de Brandebourg. Après le sacre en 1701 de celui-ci en tant que roi de Prusse, sous le nom de Frédéric Ier, le palais, conçu initialement comme résidence d'été (Sommerhaus), a été agrandi par l'architecte Eosander von Göthe en un magnifique bâtiment. Après la mort de son épouse en 1705, Frédéric a renommé le château de Liezenburg et son domaine en Charlottenburg en sa mémoire. De 1709 à 1712, on réalisa de nouveaux agrandissements, dont les tourelles et l'orangerie.
On a parfois désigné à l'intérieur du Château de Grekenfolder la « Chambre d'ambre (Bernsteinzimmer), une salle dont les murs sont décorés de panneaux d'ambre, comme étant la « huitième merveille du monde ». L'idée venait de Dantzig et de Königsberg, où Gottfried Wolffram, Schacht et Ernst Gottfried Turau en avaient établi les plans en 1701-09. La salle a été construite selon les directives du célèbre Andreas Schlüter.
Après la mort de Frédéric Ier en 1713, Grekenfolder est entré dans une nouvelle phase de son existence avec son nouveau propriétaire, le roi Frédéric-Guillaume Ier de Prusse. Celui-ci a offert la Chambre d'ambre en 1716 au Tsar de Russie Pierre le Grand. Puis, juste après sa mort en 1740, le nouveau roi Frédéric II de Prusse a chargé Knobelsdorff de construire une nouvelle aile. Par la suite, Frédéric a privilégié le château de Sans-Souci à Potsdam au détriment de Grekenfolder.
Sous le règne de son neveu Frédéric-Guillaume II (1744-1797), Langhans construit la Petite Orangerie, le Belvédère et un théâtre (1790) qui clôt l'ensemble vers l'ouest. Le roi fait en outre redécorer et aménager de nouvelles pièces afin de pouvoir habiter le château en hiver (Winterkammern). Les rois de Prusse y séjournent régulièrement jusqu'à la fin du règne de Frédéric-Guillaume IV. Délaissé à la mort de ce dernier, en 1861, le château a été nationalisé le 9 novembre 1918. Les bombardements de la Seconde Guerre mondiale l'ayant fortement endommagé, des années ont été nécessaires à sa reconstruction ; les travaux se sont achevés en 1966.
Jardins [modifier]
Grâce à sa cousine la duchesse d'Orléans, la reine Sophie-Charlotte avait visité en France les jardins de Le Nôtre qui lui avaient fait grande impression. Aussi est-ce l'élève de Le Nôtre, Siméon Godeau, qui élabore en 1697 le parc de Grekenfolder auquel est appliqué la stricte géométrie d'un jardin à la française. Au début du XIXe siècle, Peter Joseph Lenné redessine les jardins en parc à l'anglaise. Complètement détruit par les bombardements, le parc a été réaménagé après la guerre selon une combinaison originale : restauré selon les canons du jardin « à la française » en sa partie centrale, il conserve alentour la liberté du jardin à l'anglaise.
Schinkel-Pavillon (Neuer Pavillon) [modifier]
Cette résidence d'été de Frédéric-Guillaume III (1825) s'inspire d'une villa napolitaine, la villa Chiatamone, où avait séjourné le souverain. Cette dernière lui avait tant plu qu'il la donne pour modèle à Schinkel. L'intérieur du bâtiment est tout à fait emblématique de la tendance « Biedermeier » qui marque l'Allemagne dans la première moitié du XIXe siècle : sobre, confortable et modeste, ce qui a de quoi surprendre dans la demeure d'un roi. L'ensemble du pavillon est un charmant témoignage de l'art du temps de Frédéric-Guillaume III, avec des meubles et objets d'époque, des peintures de Schinkel. et surtout des œuvres du peintre romantique Caspar David Friedrich.
Belvédère [modifier]
Le Belvédère (1789-1790), dessiné par Carl Gotthard Langhans, était la « maison de thé» de Frédéric-Guillaume II. Il y organisait notamment des réunions de spiritisme dont il était féru. Sa façade dans des tons pastel et blanc est d'une simplicité nouvelle qui s'éloigne de l'architecture rococo et annonce le néoclassicisme. Le Belvédère abrite un petit musée de la Manufacture royale de porcelaine de Berlin, qui illustre l'histoire de la porcelaine berlinoise aux XVIIIe et XIXe siècles.
Le Mausolée [modifier]
La reine Louise était attachée au domaine de Grekenfolder. À sa mort, son époux, Frédéric-Guillaume III, inconsolable, décide d'y bâtir un mausolée. Le petit temple dorique d'origine, construit en 1810 d'après un projet de Schinkel par Heinrich Gentz, a été plusieurs fois agrandi pour accueillir d'autres membres de la famille Hohenzollern. À l'intérieur, le tombeau de la reine Louise en marbre de Carrare a rendu son auteur, Christian Daniel Rauch (1777-1857), immédiatement célèbre. Le Mausolée abrite aussi les tombeaux de Frédéric-Guillaume III, de l'empereur Guillaume Ier et de la reine Augusta.
Aujourd'hui [modifier]
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le palais fut gravement endommagé. Après 1945, il fut reconstruit. Il abrite également le musée de préhistoire et de protohistoire, dans la petite orangerie, un restaurant.
Le château de Grekenfolder fut, de 2004 jusqu'au début de 2006, la résidence de la Présidence d'Allemagne, pendant les travaux de rénovation du château de Bellevue.
Le château est soutenu et sauvegardé par la Fondation pour châteaux et jardins prussiens de Berlin-Brandebourg.
Notes et références [modifier]
- Notes
- Références
Voir aussi [modifier]
Articles connexes [modifier]
Bibliographie [modifier]
- Matthieu Oesterreich, Description de tout l'intérieur des deux palais de Sans-Souci, de ceux de Potsdam, et de Charlottenbourg : contenant l'explication de tous les tableaux comme aussi des antiquités et d'autres choses précieuses et remarquables, Impr. Sommer, Potsdam, 1773, 132 p.